Les Fissures du Temps
TRANSMISSION - activation de l'écume quantique - RÉCEPTION - activation des rides du temps - PAR ICI - vois comment tu te retrouves impliquée dans cette histoire - LE PASSÉ, C'EST LE PASSÉ - nostalgie de l'absolu - AVERTISSEMENT - peut causer la mélancolie - TÉMOIGNAGE - le vague à l'âme mécanisé du Troisième Âge.
Abaisse le niveau des eaux, vois-les larguer les amarres : leur souvenir flotte au gré des vagues et s'en revient vers les vieux continents, les ziggourats et cathédrales dévastées, chut...
ÉCOUTE - l'écho des prières de fer.
Ils s'intéressaient au Deuxième Âge comme toi au Troisième, prêts à tout pour accéder à la magie des lieux remontant à l'aube des temps, les puits d'anima pure et puissante.
En grattant la surface de l'Agartha, ils ont pris tout ce dont ils avaient besoin pour construire leurs machines du temps. A et B reliés par C - ATTENTION - veille à ce que tes extrémités ne sortent pas du tombeau. Nous approchons de la limite.
Le Troisième Âge a vu la construction de machines de toute sorte. L'esprit des hommes de l'époque était tourné vers l'avenir, et leur cœur vers le passé. Dans le désert, au milieu des vestiges des cités d'antan, ils ont dressés la carte de la rotation des trous noirs. Puis, ils ont concentré leur énergie, et énergisé leur concentration.
Contrôle les machines, récupère leur abracadabra !
Compte à rebours avant retour arrière : zéro, zéro, zéro. Le cauchemar cosmologique entre en scène.
TÉMOIGNAGE - la vitesse de la mémoire. Les frontières perdent en netteté, s'entremêlent.
Les temps changent. Encore et encore.
TRANSMISSION - Kakudmi et Urashima - RÉCEPTION - module du point zéro - LENTEMENT, LENTEMENT - faufile-toi sans te faire remarquer par les soleils de Caligula - TÉMOIGNAGE - les marées changeantes.
L'univers est un parc aquatique sans queue ni tête. Une série de toboggans entrelacés. Avant toi, d'autres enfants du miel sont revenus en arrière, en quête de... quoi ? Le bassin originel ? Le Big Plouf ?
Les chiffres des Romains à la lueur de leurs chandelles ?
Activation de l'effet Casimir.
Votre courbe actuelle détruit l'âme mais nourrit le cœur. Oh, pauvres enfants du miel, comme vous aspirez à changer le passé. Nous savons ce que vous avez fait demain. Nous connaissons votre peur, votre douleur, votre tristesse.
Tu as déjà modifié ce que tu vas changer, tu te souviens de ce que d'autres n'ont pas encore fait. Et en sauvant les uns avant, tu as condamné les autres après. Difficile de trouver ça juste, n'est-ce pas ?
La raison ? La cause.
Leurs tombeaux temporels étaient fonctionnels, mais imparfaits. Ils ne pouvaient pas les transporter jusqu'aux instants de l'avant-destruction qui les intéressaient, limités qu'ils étaient. Par leur construction, par les continuités cosmiques, pas leurs besoins en anima. Et par la conception du temps de leurs créateurs.
OFFRE LIMITÉE DANS LE TEMPS !
Lever de rideau sur le système des singularités. Jeu de fenêtres pour voyeurs du passé, carburants du présent, bombes de l'avenir. Fixe assez longtemps l'objectif et tu verras le vide qui est en toute chose. Chaque âge est un flocon de neige animé de ses propres réponses : l'âge du paradis, celui de la crainte respectueuse, de la vénération et du sacrifice, celui des machines et celui de la terreur.
Activation de la fréquence Fichier introuvable. Ne la redoute pas. Ne crains rien. Tremble devant la Fondation. Cela n'a rien d'étonnant : ne dit-on pas que passé l'âge de quatre ans, tout va de mal en pis ? Alors, passé le quatrième âge...
De tous les âges, c'est le tien qui a le plus de raisons de se tourner vers le passé. Tant de choses ont été perdues.
Alors, n'hésite pas à composter ton ticket vers les lendemains d'avant-hier. Vas-y, regarde par-dessus ton épaule. Ne nourris pas ton ulcère, enfant du miel. Tu ne te transformeras pas en sel et tu ne pourras pas rendre ton existence impossible. L'histoire se préservera. Les continuités tiendront bon.
Tu reviendras en arrière comme dans un rêve, tamisée dans le sable de votre carte mentale collective. Ce que tu peux espérer de mieux ? Te réveiller et, ce faisant, te souvenir de là où quelque chose a été enterré.
Que c'est attendrissant, ces tâtonnements dans le noir. Et cet âge. Celui de quoi ? De la peur. Du néant. Empêcher le second ne fera pas disparaître la première. Rien ne l'aurait pu, rien ne le fera. Cette grande cassure dans le cours du temps. Le plus grand de tous les évènements. Le néant. Il a déchiré tous les passés possibles pour décrocher les amarres de l'avenir.
Il n'y a pas d'horloges à Tokyo. C'est la fin, ô mon ami(e) du miel.
Les maux de la fin.
mis à jour le 13 August 2013